PortraitCharles-François Sturm est né à Genève le 29 septembre 1803 dans une famille protestante. Il est très doué à l'école, en particulier pour les langues mortes. Cependant alors qu'il commence à se tourner vers les mathématiques vers 1819, il doit faire face au décès de son père et au besoin de subsister à sa famille. Il parvient cependant à concilier ce fait et la poursuite de ses études grâce à une aide financière de Jean-Jacques Staub, qui lui apprend les mathématiques à Genève. Il devient de plus précepteur du fils de madame de Staël, ce qui lui permet de partir six mois avec sa famille à Paris (1823), et d'entrer dans les cercles scientifiques où il rencontre Laplace, Fourier, Poisson, Ostrogradsky, ...
En 1825, il revient à Paris pour s'y installer définitivement et vivre avec son ami Daniel Colladon, avec qui il reçoit en 1827 le grand prix de l'Académie pour un mémoire sur la compression des fluides. Deux ans plus tard, il publie son théorème sur le nombre de racines d'un polynôme dans un intervalle. En 1830, la Révolution de Juillet lui permet d'obtenir des postes officiels, ce qu'étant protestant il ne pouvait pas sous la monarchie catholique. Il devient ainsi professeur au collège Rollin et, en 1833, acquiert la nationalité française. Il entre à l'Académie des Sciences en 1836. Il travaille alors avec Liouville sur les équations différentielles, en rapport par exemple avec la récente théorie de la chaleur de Fourier. Devenant professeur à l'Ecole Polytechnique en 1838, il consacre moins de temps à la recherche mais ses cours restent populaires. Il poursuit ainsi jusqu'en 1851, date à laquelle sa santé affaiblie ne lui permet plus d'enseigner. Il meurt le 15 décembre 1855 à Paris.

Source :
Bibmath