Gaspard Monge naît le 9 mai 1746 à Beaune, d'un père marchand, dans une famille de trois garçons. Brillant élève au collège, il est accepté chez les Oratoriens (société cléricale) de Lyon, où il est un étudiant studieux. Il devient professeur très tôt, et enseigne la physique alors qu'il a 16 ans. Trois ans plus tard, son plan de sa ville natale le fait remarquer par un lieutenant qui le recrute à l'Ecole royale du Génie de Mézières, en tant que dessinateur. A 29 ans, il obtient la Chaire de mathématiques et physique.
En 1777, il épouse Catherine Huart et, comme elle possède une forge, il s'intéresse à la métallurgie. A 34 ans, il rejoint Paris pour rentrer à l'Académie Française en tant que géomètre. En 1783, il devient examinateur des élèves de la Marine, en remplacement de Bézout puis il intègre l'Ecole Normale en 1794. Puis il devient directeur de l'Ecole Polytechnique, qu'il a lui-même fondée et où il continue également à enseigner. Il aura alors Poncelet parmi ses élèves. En 1799, il publie la géométrie descriptive, ouvrage de qualité et original.
La dernière période de sa vie est marquée par une activité politique importante. En septembre 1792, partisan de la Révolution (c'est d'ailleurs lui qui signera le document officiel condamnant Louis XVI à mort), il est nommé ministre de la marine après la chute du roi. Mais, comme Laplace, ce rôle ne lui réussit pas et il démissionne le 8 avril 1793. Trois ans plus tard, il est envoyé en Italie pour repérer les richesses culturelles. Il y rencontre Napoléon Bonaparte, et devient rapidement son ami. Il rejoint l'expédition en Egypte en 1798. Obligé d'y séjourner un moment à cause de la défaite écrasante infligée par Nelson, il fonde l'Institut d'Egypte au Caire et rédige l'Application de l'analyse à la géométrie.
Il accompagne Napoléon en 1799, à son retour à Paris. Toujours admiratif, il oublie son idéal républicain et sert l'empereur qui vient de se donner les pleins pouvoirs. Il est alors nommé sénateur et comte de Péluse.
Mais les temps sont durs, car sa santé se dégrade. De plus, il doit assister impuissant à la chute de Napoléon après Waterloo. En 1816, la Restauration lui fait perdre son poste à l'Académie Française, à l'Institut et à l'Ecole Normale, ce dont il ne se remettra jamais. De toute façon, sa santé mentale et physique ne lui permettent plus d'enseigner et il meurt sans hommage officiel à Paris le 28 juillet 1818. En 1989, 200 ans après la Révolution, Monge est transféré au Panthéon.
Inventeur de la géométrie descriptive, et notamment de la projection orthographique (encore utilisée en dessin technique), il est également initiateur de la géométrie différentielle. Il s'intéresse cependant aussi au calcul des variations et à la combinatoire. Il fait également des recherches en météorologie et en chimie, aux côtés de Lavoisier. C'est enfin lui qui crée le système métrique contemporain. Ses principaux ouvrages sont:
Description de l'art de fabriquer les canons (1794)
Feuilles d'analyse appliquée à la géométrie (1795)
Géométrie descriptive (1799)
Applications de l'analyse à la géométrie (1807)
Elève de Monge, Fourier écrira :
« Monge a la voix forte, il est actif, ingénieux et très savant. Comme on le sait, il excelle dans la géométrie, la physique et la chimie ; la science dont il donne des leçons est infiniment curieuse et il l'expose avec toute la clarté possible. On trouve même qu'il est trop clair ou plutôt que sa méthode n'est pas assez rapide. Il donnera des leçons particulières de pratique. Il parle très familièrement, avec précision le plus souvent. Il n'est pas seulement recommandable pour ses hautes connaissances, on le dit très estimable sous tous les rapports publics et privés ; son extérieur est fort ordinaire. »
Sources :
http://www.bibmath.net
http://www.infoscience.fr
Des mathématiciens de A à Z, Bertrand Hauchecorne et Daniel Suratteau, Ellipses, 1996
Mathématiques et mathématiciens, Pierre Dedron et Jean Itard, Magnard, 1959