PortraitAuguste De Morgan est né le 27 juin 1806 à Madurai Tamil Nadu, en Inde. Cependant, lorsqu'il a sept mois, son père (colonel dans l'armée anglaise) fait rentrer sa famille en Angleterre pour la protéger des révoltes qui agitent la colonie. Il perdra ce père à l'âge de dix ans. Il vit alors avec sa mère, déménageant fréquemment, mais restant dans le sud-ouest de l'Angleterre. Bien que sa mère le destinait à la religion, on lui découvre à quatorze ans des dons mathématiques, alors qu'il étudie des tracés d'Euclide.
Il entre ainsi en 1823 au Trinity College (Cambridge) où il reçoit les enseignements de George Peacock et William Whewell. Il y reçoit le titre de « wrangler », ce qui correspondrait aujourd'hui en Europe à la licence avec mention Très Bien. Il ne peut cependant aller plus loin, car il refuse de passer le nécessaire examen de théologie (voir aussi la biographie de Sylvester). Il décide alors de rejoindre Londres (1828), où une université laïque est en cours de fondation. Il parvient à y enseigner les mathématiques.
Cependant, il fut renvoyé en 1831 pour avoir soutenu un collègue contre sa hiérarchie (pour quelle raison ?). Il fut rappelé cinq ans plus tard, son successeur s'étant noyé, et garda le poste pendant trente ans. Il fut alors membre actif de la Society for the Diffusion of Useful Knowledge, une organisation de vulgarisation scientifique fondée en 1826. En 1837, il épouse la fille d'un ami, Sophie Elisabeth Frend, la future auteur de sa biographie. Ils eurent plusieurs enfants, dont un fils qu'il appelait affectueusement le « jeune Bernoulli ».
En 1866, une chaire de philosophie mentale devient disponible à l'University College de Londres où enseignait toujours De Morgan (l'université a entre-temps été renommée University College suite à la création d'une université publique ayant priorité sur l'appelation). Mais l'attribution du poste tourne à la querelle religieuse et De Morgan, choqué par la décision finale, présenta sa démission. Il fonde alors la Société Mathématique de Londres dont il fut le premier président. Il fut en même temps élu à la Société Royale d'Astronomie.
Il doit affronter seulement deux ans plus tard la mort de son fils, puis celle d'une de ses filles. Il décède le 18 mars 1871 de problèmes nerveux.

De Morgan est décrit comme un excellent auteur et pédagogue. Les mathématiques lui doivent une fière chandelle : il est aujourd'hui considéré avec George Boole comme le fondateur de la logique moderne, base de tout le formalisme mathématique actuel. On lui doit notamment des lois éponymes, connues aussi bien des mathématiciens que des informaticiens, qui énoncent les relations entre la négation, le ET et le OU. Notez à propos que bien qu'on dise fréquemment « lois de Morgan », la formulation correcte est « lois de De Morgan ».
Il a publié Elements of arithmetic (1830), qui a connu de nombreuses éditions, et Trigonometry and double algebra (1849) où il donne une interprétation géométrique des nombres complexes. Très intéressé par l'histoire des sciences, il est aussi auteur d'une biographie de Newton et d'une de Halley. Bien que n'étant pas riche, il a assemblé pendant sa vie une bilbiothèque de 3 000 livres, légués au University College de Londres.
Il restera peut-être aussi célèbre pour avoir selon ses propres termes eu « l'honneur d'avoir x ans pendant l'année x2 » (en 1849).

Sources :
fr.wikipedia.org
www.st-and.ac.uk