PortraitSiméon Denis Poisson naît le 27 juin 1781 à Pithiviers. Son père est un ancien soldat, nommé à la tête du gouvernement local après la Révolution. Il envoie Siméon chez son oncle chirurgien à Fontainebleau. Mais la médecine ne l'intéresse pas et il est maladroit, ses patients meurent souvent. Il entre alors à l'Ecole Centrale de Fontainebleau où il rencontre accidentellement M. Billy, un enseignant aimable et sympathique : âgé de 17 ans, il se rend à un cours en se trompant d'heure. Tombant sur un cours de maths, il est retenu par l'enseignant qui a trop peu d'élèves. Billy fut vite dépassé par son élève et n'hésita pas à se former dans des branches très difficiles pour l'encourager. Poisson entre premier à l'Ecole Polytechnique en 1798. Il est un étudiant brillant, sauf en géométrie descriptive : sa maladresse le frappe encore et il rate ses figures.
En 1800, il publie deux mémoires importants sur la méthode d'élimination de Bézout et les équations aux différences finies, le deuxième étant publié dans le Recueil des savants étrangers. Dès qu'il obtient son diplôme la même année, Laplace le fait entrer comme répétiteur à l'Ecole Polytechnique. Il devient professeur suppléant en 1802 puis complet en 1806, remplaçant Fourier (celui-ci a été nommé Préfet à Grenoble par Napoléon).
Il occupe de nombreux postes importants : astronome au bureau des longitudes (1808), professeur à la Faculté (1809), membre de l'Académie des Sciences (1812), examinateur à Polytechnique. Il épouse Nancy de Bardi en 1817.
En 1821, il est élevé Baron mais, étant légitimiste, il n'utilisera jamais ce titre. En 1832, sa renommée dépasse les frontières et il obtient la médaille Copley de la Royal Society (distinction la plus prestigieuse). En 1837, le roi le nomme pair de France mais il meurt à Sceaux le 25 avril 1840.

Il s'intéresse surtout aux mathématiques appliquées : mouvement du pendule, perturbations des orbites planétaires, électrostatique. Il travaille sur les séries de Fourier, ce qui inspirera Dirichlet, et la loi des grands nombres, fondamentale en probabilités. Il a énormément publié (presque 400 publications), on citera en particulier les Recherches sur la probabilité des jugements en matières criminelles et matière civile, traité passé inaperçu à l'époque mais dont l'importance s'est révélée plus tard, Théorie nouvelle de l'action capillaire (1831), Théorie mathématique de la chaleur (1835 et 1837).
Notons que Billy avait prédit son succès en citant Jean de La Fontaine : « Petit poisson deviendra grand, Pourvu que Dieu lui prête vie ». (Les Fables, livre V, Le petit poisson et le pêcheur)

Sources :
Bibmath
Wikipédia
Des mathématiciens de A à Z, Bertrand Hauchecorne et Daniel Surrateau, Ellipses, 1996