PortraitSophie Germain est née le 1er avril 1776 à Paris, dans une famille bourgeoise (son frère sera cependant député pour le Tiers-Etat à l'Assemblée Constituante de 1789). Cloîtrée dans la bibliothèque de son père pendant les évènements de 1789, c'est en lisant une biographie d'Archimède qu'elle découvre les mathématiques. Elle commence à étudier cette science en lisant de nombreux ouvrages, parfois en les traduisant elle-même, mais contre l'avis de ses parents (selon certaines sources, il lui arrivait même de se lever en cachette la nuit pour faire des mathématiques).
Lorsqu'elle a 19 ans, enfin soutenue par ses parents, le meilleur endroit pour faire des mathématiques est la récente Ecole Polytechnique. Mais cette école est militaire, et donc réservée aux hommes. Cependant, elle parvient à se procurer des notes de cours par un élève, Antoine Auguste Leblanc. A la mort de ce dernier, elle se cache derrière son nom pour entretenir une correspondance avec Lagrange. Il découvrira plus tard cette supercherie et avouera admirer le courage de Germain. Elle étudie d'abord la théorie des nombres. Cependant en 1809, le physicien allemand Chladni vient à Paris et change l'intérêt de Germain, qui étudie alors les surfaces et les vibrations. Elle présente plusieurs mémoires à l'Académie des Sciences, s'opposant souvent à Poisson.
Devenue secrétaire de Fourier, celui-ci lui ouvre enfin une porte pour assister aux cours de l'Académie des Sciences. Elle décède le 27 juin 1831 suite à un cancer du sein.

Sophie Germain a entre autres démontré que si n et 2n+1 sont des nombres premiers, et s'il existe un triplet d'entiers (x,y,z) vérifiant xn + yn = zn, alors n divise l'un de ces trois entiers, ouvrant ainsi une voie dans une démonstration du grand théorème de Fermat. Elle a publié Recherche sur la théorie des surfaces élastiques (1821) et Mémoire sur la courbure des surfaces (1830)

Source :
Bibmath
Illustration : Mille ans d'histoire des mathématiques, Tangente Hors-série 10, avril 2002