PortraitAbraham de Moivre est né le 26 mai 1667 à Vitry-le-François (Marne). Son père est chirurgien, ce qui lui permet d'accéder à des études scientifiques de bon niveau. Cependant, lorsque l'édit de Nantes est révoqué en 1685, de Moivre doit fuir à Londres (il est protestant). N'étant pas anglais, il n'accédera jamais à un important poste d'enseignant, et doit se contenter de donner des cours particuliers et de divers petits travaux.
C'est cependant grâce à ces cours particuliers qu'il a accès en 1687 à un volume des Principia de Newton. Son incompréhension de ce texte est pour lui une motivation pour apprendre plus, et ses recherches personnelles le feront alors rencontrer plusieurs savants. Il en vient ainsi à améliorer la méthode de Newton, ce qui lui vaut d'être remarqué par Halley qui l'introduit à la Société Royale dont il devient membre associé en 1697.
Il devient ainsi ami avec Newton, mais aussi avec Leibniz qui essaiera de lui trouver un poste en Allemagne. C'est probablement parce qu'il connaissait Newton et Leibniz qu'il fut nommé président de la commission de la Société Royale qui fut chargée en 1712 de trancher le débat entre les deux mathématiciens sur la paternité du calcul différentiel.
Ni ces diverses consécrations ni sa naturalisation anglaise ne permettront cependant à de Moivre d'obtenir de bon poste, et il finira sans le sou. Il meurt le 27 novembre à 1754 à Londres. La légende raconte qu'il avait correctement prédit le jour de sa mort en constatant qu'il dormait un quart d'heure de plus chaque nuit, et en en déduisant le jour où il dormirait 24 heures...

De Moivre est principalement connu pour la formule qui porte son nom, étudiée en terminale : (cos(x) + i*sin(x))n = cos(nx) + i*sin(nx), où i est le nombre complexe dont le carré vaut -1. On dit souvent « formule de Moivre », bien qu'en fait il faudrait dire « formule de De Moivre ». Il a cependant surtout étudié les probabilités : il est par exemple à l'origine de loi des probabilités totales (qui permet de calculer la probabilité d'un évènement qui dépend d'autres évènements) et des prémices de la loi des grands nombres (qui détermine des conditions pour qu'en répétant une expérience plusieurs fois, la fréquence d'apparition de chaque possibilité corresponde à sa probabilité. Par exemple, à quelles conditions doit-on obtenir face une fois sur deux en lançant une pièce ?). Selon certains, c'est lui qui a trouvé le premier l'équivalent de n! attribué à Stirling, avec qui il a correspondu à partir de 1730 (n!, qui se lit « n factoriel » est le produit des n premiers nombres entiers ; un équivalent de n! est une formule censée valoir « à peu près » n! si n est de plus en plus grand).
Il a entre autres publié De mensura sortis (La mesure du hasard, 1711), Doctrine of chance (1718) et Miscellanea Analytica (1730).

Source :
Bibmath