Le coin des amatheurs version 2
Pafnouti Tchebychev (aussi orthographié Chebyshev, notamment dans les pays anglophones) est né le 16 mai 1821 à Okatovo (ouest de la Russie). Il est issu d'une famille militaire mais ne pourra poursuivre dans cette voie car il est né avec une jambe plus longue que l'autre. La richesse de sa famille lui permet d'avoir un précepteur à domicile, et il reçoit une bonne éducation en mathématiques et en français (son père s'est battu contre l'armée napoléonienne et souhaitait que ses enfants découvrent la culture française). Il déménage en 1832 à Moscou, où il a le tuteur ayant la meilleure réputation en mathématiques.
Il entre en 1837 à l'université de Moscou. En 1841, alors qu'il commence à obtenir de bons résultats, la famine frappe la Russie et sa famille doit partir de Moscou. Tchebychev est ainsi privé de ses ressources mais il continue à étudier, obtenant sa thèse en 1846. Il devient l'année suivante professeur à Saint-Pétersbourg.
A partir de là, il voyage fréquemment en Europe occidentale, aidé par sa connaissance du français, et y rencontre les mathématiciens. Il montre en 1850 le postulat de Bertrand : si n > 2, il existe un nombre premier entre n et 2n. En 1853, il entre à l'Académie de Saint-Pétersbourg. Il fut également membre correspondant de nombreuses académies européennes : Liège (1856), Institut de France (1860), Berlin (1871), Bologne (1873), Londres (1877), Italie (1880), Suède (1893). En France, il a également reçu la Légion d'Honneur.
Il prit sa retraite en 1882. Sa vie personnelle n'est pas très connue. Il ne s'est jamais marié, mais a eu une fille. Bien qu'il ne l'ait jamais reconnue, il l'a beaucoup aidée financièrement et a apparemment passé beaucoup de temps avec elle. Après qu'elle se soit mariée avec un colonel, il garda contact avec elle, lui rendant visite quand il allait voir sa soeur dans la même ville (Rudakovo). Il meurt le 8 décembre 1894 à Moscou.
Tchebychev s'est intéressé aussi bien aux mathématiques fondamentales qu'appliquées. Il est ainsi l'inventeur de plusieurs machines à calculer. Il a beaucoup étudié la théorie des nombres, démontrant le postulat de Bertrand ou des résultats sur la fonction indicatrice d'Euler (qui donne la quantité de nombres premiers inférieurs à un certain entier). Il a également travaillé dans les probabilités, mais reste surtout connu pour les polynômes de Tchebychev, qu'il introduit dans un article sur la mécanique. A la fin de sa carrière, Tchebychev se voulait mathématicien international plutôt que russe. Il a écrit de nombreux articles en français, et a publié dans le journal de Crelle.
Sources :
Bibmath
www.st-andrews.ac.uk