PortraitGodefroy Harold Hardy naît à Cranleigh en 1877. Il étudie au Trinity College de Cambridge, où il enseignera en 1906. En 1908, il découvre en même temps que Weinberg la loi qui porte leurs noms, et qui explique la stabilité génétique d'une population. En 1912, il commence à travailler avec Littlewood (anglais) et Ramanujan (indien). Le trio est à l'origine de grandes avancées de la théorie des nombres. En 1919, il obtient un poste à Oxford. Il étudie ensuite un an à Princeton, puis part à Cambridge en 1931 jusqu'à sa retraite en 1942. Il y meurt en 1947.

Les découvertes de Hardy portent presque exclusivement sur la théorie des nombres. Il touche aussi à l'analyse, s'intéressant de près aux suites divergentes. Il trouve également la formule du nombre de points entiers à l'intérieur d'un cercle, et il démontre que tout nombre impair assez grand est la somme de trois nombres premiers. Enfin, la génétique lui doit la loi de Hardy-Weinberg. Il s'intéressera avec Littlewood et Ramanujan au grand théorème de Fermat mais ils ne pourront eux non plus le démontrer.

Hardy décrivait ses recherches ainsi :
« Je n'ai jamais fait quelque chose d'"utile". Aucune de mes découvertes n'a été faite, ou n'est susceptible de se faire, directement ou indirectement, pour le bien ou le mal, la moindre différence pour le charme du monde. J'ai aidé à former d'autres mathématiciens mais des mathématiciens de la même sorte que moi, et leur travail a été, dans la mesure où je les ai aidés, aussi inutile que le mien. Jugé par toutes les normes pratiques, la valeur de ma vie mathématique est nulle ; et en dehors des mathématiques elle est bien banale. J'ai une seule chance d'échapper à un verdict de banalité complète, celle d'être jugé pour avoir créé quelque chose digne d'être créé. Et le fait que j'ai créé quelque chose est indéniable : la question est à propos de sa valeur.
La seule défense de ma vie, ou de quiconque a été un mathématicien dans le même sens que moi, est la suivante : que j'ai ajouté quelque chose aux connaissances, et aidé les autres à en ajouter davantage ; et que ces choses ont une valeur qui ne diffère que par le degré, non par le genre, de celles des créations des grands mathématiciens, ou des autres artistes, petits ou grands, qui ont laissé une sorte de souvenir derrière eux. »

Sources :
Des mathématiciens de A à Z, Bertrand Hauchecorne et Daniel Suratteau, Ellipses, 1996
L'univers mathématique, Philip J. Davis et Reuben Hersh, traduit par L. Chambadal, Gauthier-Villars, 1985